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Les chroniques de DannY De LaeT

Le noir c'est noir de Ginger
Ginger
Ginger. Curieux comme nom pour un héros de BD. En fait non, c'est pas si curieux du tout, puisqu'à l'époque où il sert de nom patronymique pour un nouveau héros de bande dessinée, le nom de Ginger surgit régulièrement dans les romans de Biggles, contant les aventures d'un héros de la RAF, devenu policier des airs et dont les acolytes s'appellent Ginger Hebblethwaite pour l'un et Algy Lacey pour l'autre. Biggles, ancien major de la RAF quant à lui s'appelle James Bigglesworth 1 .

L'auteur, c'est le célèbre Captain Johns, de son vrai nom William Earl Johns (1893-1968). Voilà. Tout cela pour vous expliquer comment un tout jeune dessinateur chipe les prénoms de Ginger et Algy au Captain Johns, découverts dans les aventures de Biggles et ses compagnons, édités dans les petits volumes avec jaquette, aux Presses de la Cité et qui sont un gros succès populaire parmi les jeunes lecteurs ; encore que vers la fin des années cinquante, la série s'étiole et perdra beaucoup de sa popularité, évincée par un nouvel héros, le dénommé Bob Morane (tiens, lui aussi fut un ancien héros de la RAF) publié dans la collection Marabout Junior.

Jidéhem vu par Roba et Franquin Donc, ce jeune dessinateur dont je vous parle, le dénommé Jidéhem, à choisi le nom de Ginger (ce qui signifie gingembre certes mais en slang - parler anglais populaire - aussi bien aiguillon, réanimer, piquant, stimulation, à votre choix) pour son héros et celui de Algy pour son sous-fifre, encore que ce dernier sera débaptisé en Alan. Le jeune lecteur de Biggles qui se révèlera également grand cinéphile, songeait-il à Alan Ladd ?

Mais parlons d'abord de ce jeune Jidéhem, de son vrai nom Jean De Mesmaeker (en français ce nom signifie “le coutelier”), né à Bruxelles, le 21 décembre 1935, le pseudonyme de JIDEHEM, phonétisant trois lettres de son prénom et nom de famille, Jean De Mesmaeker.

Ce grand lecteur de Biggles et de bandes dessinées e.a. de Hergé et Jacobs, est inscrit début des années '50 à l'école St-Luc de Bruxelles où il apprend dans la section “Décoration” le métier de dessinateur. Le métier ? Tout myope qu'il est, il a l'oeil pour la technique de la bande dessinée. Et ce n'est pas au St-Luc de cettte époque qu'on apprend a dessiner des BD. En 1952 déjà – DEJA ? – il entame discrètement ses premièrs essais en la matière. C'est primitif bien sûr. Et malhabile, mon pauvre ami. Et pourtant cela dénote un sens de l'image, de l'art de raconter une histoire, de la mise en page et du soin tout à fait extraordinaire dans l'art de raconter une histoire avec son Ginger, héros à lunette; binoclard comme son créateur d'ailleurs.

Et bien entendu il s'agit déjà dans ces premiers bancs d'essai d' histoires policières. Ce qui est certain c'est que Jidéhem dessine vite et bien et même s'il en est encore à ses balbutiements, il fabrique déjà ses propres albums, présentant ses histoires de façon tout à fait professionnelle, par planche coloriée (!) à raison de trois bandes par planche, chaque bande comptant trois cases. Un travail de pro, quoi !

La couleur c'est très important à ses yeux car la BD belge concue pour les hebdomadaires a cet avantage de se présenter en couleurs, au désavantage de la BD en blanc et noir de la presse quotidienne.

Et en plus le jeune homme dessine dans un style semi-réaliste pour le graphisme visuel, genre Maurice Tillieux ou Michel Denys, alias Greg, tel qu'il le perçoit dans les Héroïc-Albums qui sont ou seront sa source d'inspiration, bien davantage que les bandes dessinées des hebdomadaires Tintin et Spirou.

Aiguillonné par un membre de la famille vers le professionnalisme, il est mis en contract avec Horn (alias Fernand Van Horen), dessinateur sportif du journal Le Soir et dont les portraits (un peu trop souvent inspirés par René Pellos) ne conviennent pas du tout aux ambitions de Jidéhem. Ce dont Horn s'aperçoit très rapidement, qui lui conseille alors d'aller voir un de ses collègues, le dénommé Fernand Cheneval 2 .(1927-1991).

L'EPOQUE HEROIC-ALBUMS

Cheneval, dessinateur publicitaire et auteur de bandes dessinées est également l'éditeur pour le compte des Editions Esséo et rédacteur en chef des déjà cités Héroîc-Albums, un hebdomadaire qui, selon une curieuse formule, présente chaque semaine une histoire complète de 11 planches, plus quelques strips, des articles, un feuilleton obligatoire et une histoire à suivre en page de dos.

Cheneval, qui a appris le métier chez Guy Depière et son Bimbo, a bousculé nombre de conventions propres aux publications pour les jeunes de l'époque, genre Spirou, Tintin, Wrill, Bravo et quelques autres ; d'autant plus qu'il ambitionne de plaire à un lectorat plus adulte, plus mûr, à qui il présente surtout des histoires historiques, soit de la science fiction et du western, soit des aventures exotiques, soit encore et surtout des histoires policières. Extraordinaire pépinière de talents graphiques, mais aussi de quelques débuts parfois décevants, les Héroïc-Albums sont exactement le havre où Jidéhem peut jeter l'ancre.

On ne s'en rend peut être pas suffisament compte, mais Cheneval était à l'époque entouré de jeunes dessinateurs de sa génération et qu'il avait à peine 8 ans de plus que Jidéhem ; Cheneval donc regarde avec étonnement le travail du jeune homme qui se présente chez lui, en compagnie de son père d'ailleurs. Il est surpris par ce mélange de talent d'une part et de maladresse d'autre part. Rare sont les débutants de 16 ans qui, ayant appris le métier de facon aussi indépendante, quasi en autodidacte dès leurs 14 ans, songent déjà à un avenir professionnel complet.

Hélàs pour lui le jeune prodige ne verra pas ses oeuvres publiées derechef pour des raisons techniques ; toutefois dûment conseillé et chapitré Jidéhem redessine entièrement Ginger et le collectionneur qui paraîtra en couleurs en dernière page des Héroic-Albums, à partir du numéro 48 de l'année 1954, soit quelques semaines avant son anniversaire. Voici le toujours jeune étudiant lancé dans le monde de la bande dessinée de façon professionnelle à l'âge de 18 ans. Chapeau bas, messsieurs les lecteurs !

Ginger et le collectionneur

On peut alors ce poser la question, pourquoi Héroïc-Albums ? Pourquoi pas Tintin ? Pourquoi pas Spirou ?

Cheneval n'a pas renâclé devant le choix délibéré de Jidéhem de se lancer dans des histoires policières dessinées 3 . Jidéhem aurait-il eu le même accueil chez Dupuis ou chez Leblanc ?

Chez Dupuis le patron, Charles Dupuis, veillait au grain et n'acceptait rien de ce qui aurait pu alarmer les parents de nos chères têtes blondes. Quant à Tintin, il avait beau arborer la formule de “l'hebdomadaire destiné aux lecteur de 7 à 77 ans”, ni Hergé ni Leblanc n'auraient toléré le moinde manquement aux bonnes moeurs de l'époque.

Cheneval lui, n'en à cure pour sa publication où les morts, les combats parfois violents, les exécutions et autres violences sans être d'ordre permanent où outrancier, sont néanmoins fréquents, car inhérents aux histoires proposées, quelles soient à caractère historique ou contemporain.

Disons que cet aspect adulte fera le charme discret qui ravit le jeune De Mesmaeker, tout comme Cheneval est ravi par ce jeune qui a le sens de la mise en pages, de l'humour même et une patte certaine pour le mouvement c.à.d. l'action présentée de façon visuelle, chose qui se remarque tout de suite (et plus tard encore davantage) quand il dessine des voitures et tout autre engin mécanique. Il suffira donc de peu pour que son Ginger devienne aussi bon dans son genre que le Felix de Tillieux, du populaire mais aussi irritant Commissaire Maroff dessiné par P. Leika (pseudonyme de Kosc Fesco), sans oublier Le Chat de Michel Denys (alias Greg), ni L'Inspecteur Nant de Fernand Dineur, ni encore Dave O'Flynn de Tibet, les vaillants (excusez du peu!) chevaux de bataille dans le genre policier!

Ginger et le collectionneur”, qui paraît jusqu'au n° 30 de 1955, est quand même une longue histoire de 35 planches, qui met en scène les deux antagonistes principaux, Ginger et Alan, ce dernier étant présenté par Ginger comme son “ami et collaborateur” ; en fait nous n'apprenons rien de plus sur leur métier ou leur raison de vivre. Enquêteurs ou détectives privés, hommes de main ou à tout faire, voire même gorilles, mauvais garçons et/ou exécuteurs ? Enfin, on conçoit rapidement qu'ils agissent en tant que détectives privés, disons dans le sillage du Félix de Tillieux, c'est certain. Si Ginger est pondéré, Alan est plutôt soupe-au-lait, peut être conçu au départ en tant que faire-valoir humoristique, comme Allume-Gaz par rapport au Félix de Tillieux.

L'histoire est assez bien conçue, qui fourmille d'excellents dessins de voitures et d'avions mais c'est avec ce dernier outil que le jeune dessinateur dépasse les bornes. Admettons encore que les héros disposent d'un ancien avion militaire anglais tel que le Mosquito (il devait y en avoir pas mal au rebut depuis la fin du conflit '40-‘45) mais voir Ginger armer son avion de mitrailleuses ? Non quand même ! Enfin, Cheneval laisse passer, bien sûr, car ce ne sont pas les égarements de ce genre qui lui font peur, c'était plutôt monnaie courante dans nombre d'histoires dessinées à l'époque et pas seulement dans les Héroïc-Albums ! C'est gai d'aller vite

Enfin soit, l'histoire fait faire de nombreux déplacements de Ginger et Alan sur le continent Africain, car l'aventure est menée de bout en bout à un rythme effréné et si l'on renacle devant les invraisemblances du scénario, on ne peut qu'admirer la maîtrise et la mise en scène du dessin (ainsi que les couleurs excellentes) ; les décors, les détails dans le dessin, le rythme, l'abondance des péripéties dans le récit, tout détermine déjà la maîtrise de ce jeune dessinateur plein de talent qui vient de naître, qui nous subjuge déjà par son savoir faire.

Anecdote amusante: page 4 de cette histoire on trouve un gag (?) d'un gosse qui s'exclame: “Mais c'est gai d'aller vite !” Et qui prend derechef une claque de sa mère. C'est un gag que le jeune Jidéhem avait utilisé dans la première mouture de son Ginger encore jeune et portant lunettes. Rien ne se perd, rien ne se….

Si le territoire Africain est le décor de cette première histoire, le second récit emmène Ginger et Alan en Ecosse. Le Baron est fou - titre de cette BD, sous-titrée Aventures Policières, paraît de 1955 à 1956 et toujours en couleurs sur la page de dos. Ah, mais nous voilà rassurés. Nous savons enfin à quoi nous tenir. Si dans la première aventure les deux amis-aventuriers, autant les nommer ainsi, parcourent de nombreux kilomètres en voiture et en avion, les voici plongés dans une aventure carrément policière, même si elle démarre dans le genre science fiction.

Le baron est fou

Inondés par une tempête Ginger et Alan demandent asile, tout à fait par hasard, dans une propriété en Ecosse où ils sont derechef acceuilli par un robot qui est l'oeuvre d'un savant loufoque sinon débile. Or découvrant un passage secret les deux héros tombent sur une distillerie d'alcool clandestine. Aux prises avec les gangsters Ginger est secouru par une jeune femme du nom de Véraline mais tandis qu'Alan part chercher du secours, le baron fou - en vérité un inspecteur de Scotland Yard déguisé ! – sauve la mise, encore que les bandits - ou ce qu'il reste de la bande – réussissent à s'échapper.

Suit une longue, très longue, trop longue explication dans un phylactère qui prend plus de la moitié de la page. Veraline quant à elle décide de suivre les deux amis et voilà le duo devenu trio.

Même si le dessin des personnages n'est pas encore parfait, le rythme effréné - ce qui devient une marque du jeune dessinateur - la mise en pages, les scènes d'action à profusion et surtout le scénario à rebondissements multiples et surprenants font que cette deuxième aventure est un succès presque parfait.

L'apparition du (faux) savant fou et de son robot ne sont d'ailleurs pas sans rappeler l'histoire de la redoutable mécanique, le robot Radar, de Franquin (déjà).

Et quant à Veraline c'est dans la lignée des Héroîc-Albums où les héros trainent derrière eux - façon de dire – un quelconque personnage féminin, Linda dans Félix, Patricia dans Le Chat… A ce moment là – je veux dire dans son intronisation dans l'univers Gingerien, on se demande ce qu'elle va devenir. On notera toutefois qu'elle sera autrement plus dynamique que Linda, vu la façon dont elle manie son automatique!

Donc, cette deuxième histoire de Ginger confirme le savoir faire du précoce Jidéhem, qui se pliant aux exigences de son éditeur se lance maintenant dans les récits courts propres aux Héroïc-Albums, verra Ginger débuter dans le n° 14 de 1956 et terminer sa carrière, la même année au n° 48, le tout bon pour 7 histoires courtes et complètes. Le Ginger noir et blanc démarre d'ailleurs tout de suite après Le baron fou avec Marchandise interdite (n° 14).

SUR L'ECRAN NOIR DE MES NUITS BLANCHES…

Cette deuxième série des aventures de Ginger, Alan et Veraline situe bien mieux la teneur de cette BD qui devient enfin policière à 100 %, tout à fait dans la lignée des autres séries similaires des Héroïc-Albums, le Félix de Tillieux bien sûr, mais également Le Chat de Denys-Greg, le Dave O'Flynn, de Tibet, le Commissaire Maroff de Leika. D'autant plus qu'à partir de la quatrième histoire, Jidéhem situe ses personages à Paris, capitale du crime et du polar littéraire et cinématographique !

Héroïc-albums 27 de 1956 Dans La mort et les 4 petits copains…. (n° 27) Jidéhem rend hommage par sa BD aux deux genres, par le biais de ses scenarii et par le biais du dessin, quand il nous montre l'entrée de salle d'un cinéma où l'on joue Razzia sur la chnouf et où il montre en partie le portrait de l'acteur Jean Gabin. C'est que nous sommes en plein dans les “fifties”, les années '50 qui voyent déferler sur la France (et la Belgique bien sûr) les oeuvres et les talents divers des auteurs du genre policier.

L'après-guerre nous révèla le genre dur et noir (le terme sera inventé par Nino Frank, grand cinéphile et historien du genre) par la création de la Série Noire, qui lance. des auteurs tels que Peter Cheyney et James Hadley Chase, dont les héros respectifs et trépidants tirent sur tout ce qui bouge, non sans oublier de serrer bien fort dans leurs bras musclés la blonde capiteuse qui s'y réfugie. comme dans cet exemple mythique La môme Vert-de-gris (Poison Ivy)…

A cette vague anglo-américaine (Cheyney est Anglais ne l'oublions pas) la France répond par héros privés ou gangsters du même acabit mais pratiquant l'argot de l'époque. Cela démarre avec Léo Malet (1909-1996) et son Nestor Burma dans “120, rue de la gare” (1943) qui sera le premier volet, dès 1954, des “Nouveaux Mystères de Paris.” Cela continue avec Albert Simonin (1905-1980) et son “Touchez pas au Grisby” (Série Noire 148, 1953) puis avec Auguste Le Breton (1913-1999) avec “Du riffifi chez les hommes” (SN 185, 1953) et “Razzia sur la chnouf” (SN 197, 1954), trois auteurs qui revèlent la truculernce de la langue argotique et qui font un tabac auprès du lectorat français.

Tous ces romans seront d'ailleurs adaptés pour le cinéma durant cette même décennie des années '50 par d' excellents réalisateurs: “La môme vert-de-gris” par Bernard Borderie en 1953 (avec Eddie Contantine dans le rôle de Lemmy Caution et la vamp franco-belge Dominique Wilms), “Touchez pas au grisbi” par Jacques Becker en 1954 (avec Jean Gabin), “Razzia sur la chnouf” par Henri Decoin en 1955 (avec Jean Gabin), “Du riffifi chez les hommes” par Jules Dassin en 1955 encore (re-Gabin).

Il est certain et visible que les héros durs et purs des Héroïc-Albums, sont de la même trempe, avec hold ups, règlements de compte, attaques à main armée, etc. et que notre Ginger fait partie de la cohorte des redresseurs de torts, des anges de justice et qu'il est, dans le “noir” de l'epoque l'équivalent ds ces confrères dessinés.

Et quelle différence avec les redresseurs de torts dans Spirou et Tintin !

Faut-il voir alors dans la disparition des Héroïc-Albums une régression prémonitoire du genre ? Pas vraiment. Certes, la censure française coupe les ailes des publications de Cheneval mais ce n'est pas un cas isolé. En France même un mensuel tel que Suspense, des éditions Opta, subit le même sort et on s'aperçoit alors que le genre “noir” évolue, aussi bien au cinéma qu'en BD. Félix se métamorphose en privé distingué portant noeud papillon, dans la personne bien brossée et polie de Gil Jourdan, un peu à l'image du sophistiqué Rip Kirby d' Alex Raymond. On est loin du X-9 si violent d'avant-guerre (du même Alex Raymond).

Mais pour ce personage de Ginger il n'y aura, dans ce climat de censure, plus de place nulle part. Hélas. Héroïc-albums 14 de 1956

Bon. Reprenons nos récits complets. Dans le précité “Marchandise Interdite” Ginger, Alan et Véraline passent leurs vacances sur la Côte d'Azur où ils vont faire de la pêche sous-marine et nocturne en plus.

Là ils tombent sur une bande qui s'occupe de stupéfiants (de “neige” dans l'argot de l'époque), cachés dans un phare et qui se ravitaillent à bord de petits sous-marins de poche. Evidemment la pêche sous-marine se fait avec les fameuses bonbonnes d'air sur le dos, encore un des ces éléments de l'époque, popularisé pas le film du Commandant CousteauLe monde du silence”, dont profiteront pas mal de dessinateurs de BD, y compris Tillieux pour son Félix. L'atmosphère de cette petite BD est extraordinaire par ses décors aquatiques, la mise en pâge et le dessin quasi magique.

Un seul couac: la bande opère quasi de la même façon que dans “Le repaire de la murène”, une aventure aquatique de Spirou ; ainsi la cachette et même la séquence de la découverte par Ginger sont quasi identiques que dans le récit de Franquin, paru dès fin 1954 dans l'hebdomadaire Spirou.

Est ce prémonitoire ? Jidéhem copie celui qui deviendra son maître à dessiner et dont il sera longtemps le précieux collaborateur !

A noter, planche un toujours, l‘affiche placardé au coin d'une rue mentionnant Georges Brassens, à l'époque vedette montante de la chanson. Héroïc-albums 19 de 1956

Suit alors dans le n° 19 “Toute la sauce”, qui est autrement plus balancé dans le noir. Quémandé par Mac Alloy (il est de Scotland Yard et on suppose qu'il est “superintendant” mais on ne cite pas ses qualités professionnelles) de récupérer les plans d'un avion atomique (beurk!), dérobés par l'agent secret, Kurt Linger. En fait, l'histoire démarre vraiment à la planche trois et à partir de là cela n'arrête pas : voitures-tampons démolies dans la joie, poursuite à coups de mitraillettes, et règlement de compte final jubilatoire dans les entrepôts sur les quais. Bref, affaire rondement menée. Cheneval annonce par ailleurs encore d'autres histoires à venir et indique que Ginger fera partie du programme non stop (qui reliait les histoires respectives entre elles) à partir du n° 22.

Quinze jours après, on rerouve effectivement Ginger - toujours à Londres – dans “Le fantôme du colonel”. Ici un nommé Spencer demande à Ginger de retrouver l'assassin de son oncle (afin d'hériter bien entendu). Cette fois pas de bagarres, pas de poursuites mais une enquête sur un meurtre en lieu clos ! Excellente histoire qui nous change des récits plus animés et si la solution paraît malgré tout tarabiscotée, au bord de l'invraisemblance, elle n'en a pas pour autant moins de charme. Dans cette aventure plus figée, Jidéhem démontre encore une fois son habilité à conduire un récit, plutôt statique, qui garde son suspense jusqu'au bout.

Disons que le crime en lieu clos dessiné n'est pas la tasse de thé de tout un chacun. Certes, André-Paul Duchâteau, grand admirateur de John Dickson Carr, s'y excella et il en fera grand usage dans ses scénarii pour Ric Hochet - même à outrance – dessinés par Tibet. De même Tillieux, s'inpirant des grands du polar (Chesterton, Rawson, Leblanc), fera de même dans Felix. Jidéhem paie donc d'audace mais son histoire est intéressante et à ce titre il est mentionné dans “Chambres closes Cimes impossibles” de M. Soupart, Philippe Fooz et Vincent Bourgeois (1997), avec la mention : La Solution est simple et plausible.

Dans La mort et les 4 petits copains (n° 27) un M. Ecoli demande la protection de Ginger, car visiblement il figure sur la liste d'un assassin qui élimine l'un après l'autrre les amis de cet Ecoli. Suspense et intrigue donc. Vera a cette fois un peu plus à faire Au premier dessin on voit Ginger et Alan sortir d'un cinéma où ils ont vu Razzia sur la Chnouf - le.portrait de l'acteur Jean Gabin figure en arrière fonds. Planche 3 la descente le long des boulevards en DS (scooters omniprésents) est une page superbe d'atmosphère nocturne. L'histoire est assez morbide et la couverture aura un certain retentissement en Flandre; qui sera reprise dans une étude de Leo Schevenhels, grand pourfendeur de la BD et qui utilise ce dessin de couverture pour faire foi de son indignation devant un tel étalage sanglant qui fait frémir les têtes blondes de nos enfants. Inutile de dire que le numéro de la revue Volksopvoeding (Education Populaire) où figure ce texte est fort recherché par les Bédéphiles flamands.

Pour en revenir à nos moutons, La mort et les 4 petits copains est assez statique et pourvue partiellement par de longues explications (page 10) qui nécessitent des phylactères envahissants et pénibles à lire, hélas. Disons que ce n'est qu'une réussite partielle. Désavantage que l'on retouvre d'ailleurs également dans certains Félix.

Héroïc-albums 32 de 1956 Héroïc-albums 38 de 1956 Héroïc-albums 48 de 1956
En chasse (n° 32) est le premier volet d'une histoire qui sera menée à sa fin dans le n° 38, titré Les Anges bleus.

Cette fois nous revoilà dans l'atmosphère des gangsters contre policiers et c'est mené au train d'enfer. Jidéhem se rapproche ici de l'atmosphère chère à Félix et se situe merveilleusement dans le climat des films policiers ou criminels de l'époque. Jacqueline François

Anecdote : une semaine avant la parution de “Qui… se fait rouler ?” le numéro 47 des Héroîc-Albums accorde deux pages (le programme non-stop!) en annonce de la prochaine aventure de Ginger. Page 17 on voit le trio Ginger, Vera et Allan dans un luxueux cabaret écoutant une chanteuse entamant “Quand Paris s'éveille au mois d'Avril”. La chanteuse n'est autre que Jacqueline François et la chanson est de Charles Trenet. Série noire, cinéma polar et chanteurs et chanteuses à la mode. Jidéhem connaissait son monde…

Notons en outre que les dernières aventures du trio triomphant se situent dans Paris – faisant ainsi concurrence à Félix, par plus d'un détail d'ailleurs – après être passé par Bruxelles (Ginger et le collectionneur), l'Ecosse ensuite, puis Londres et enfin Paris sans oublier le petit couac de la Côte d'Azur…

Hélas, 1956 sonne le glas des Héroîc-Albums. Les dessinateurs de Cheneval n'étaient pas sans savoir que leur éditeur n'en menait pas large et que le ver était dans le fruit. La censure en France; les frais de production augmentant, tout se liguait contre l'éditeur qui jetta l'éponge en fin d'année.

DUPUIS, FRANQUIN, STARTER…

Comme beaucoup d'autres Jidéhem cherche à se caser au Lombard ou chez Dupuis. Greg, Weinberg, Craenhals, les Funcken, Cheneval et Tibet se retrouvent dans l'hebdomadaire Tintin (a moins qu'ils n'y oeuvraient déjà), on retrouve Moniquet dans Récréation, le supplément (colorié!) pour les jeunes de La Dernière Heure; Dineur et Hubinon-Charlier appartenaient déjà à l'écurie Dupuis, tout comme Tillieux, qui démarre son Gil Jourdan dans Spirou en septembre '56. Il y avait donc belle lurette que sentant couler le navire il avait retrouvé un éditeur pour lequel il avait déjà vaguement travaillé en publiant des petits dessins pour la rubrique de Fantasio dans Le Moustique.

Jidéhem lui aussi s'est présenté chez Charles Dupuis ; ce dernier est horrifié par la violence de Ginger et ne veut pas en entendre parler mais comme il est loin d'être un imbécile, il reconnaît à ce jeune homme suffisament de talent et voit en lui un dessinateur qu'il faut forcer et former dans l'esprit de Spirou. Et comme le “maitre-dessinateur” Franquin est un peu débordé - et Dupuis craint que cette tête forte ne lui fasse de nouveau faux bond comme il a fait en 1955 en passant, fut ce temporairement, chez le concurrent où il a créé Modeste et Pompon,

Charles Dupuis enjoint Jidéhem d'aller voir Franquin dont il deviendra effectivement le collaborateur et assistant.

Jidéhem aurait pu tomber pire et au fil du temps il se développera en tant que très précieux collaborateur et verra son nom accolé à celui du “maître” pour la série de Spirou.

Et comme il dessine bien les voitures, il deviendra en plus le collaborateur de Jean Wauteurs, le journaliste qui remplit la chronique automobile alimenté en dessins par Franquin, trop content de laisser cela à son collaborateur qui lui ne rêve que de voitures…

En plus, assistant apprécié pour son graphisme souple et si complémentaire, il assistera également d'autres dessinateurs tels que Peyo, Roba et Walthéry et même Tillieux pour quelques gags de Balourd dans les publications de l'ANPAT 4 .

Starter et les casseurs

Le petit personnage de Starter (= démarreur) pour la rubrique auto acquiert de l'importance, à tel point qu'il devient héros d'histoires indépendantes et complètes. Ainsi démarre Starter et les casseurs (1961) pour laquelle histoire Yvan Delporte signera le scénario, donnant au toujours jeune Jidéhem la chance d'une histoire complète. Il faut l'avouer, Delporte alors rédacteur en chef de Spirou, lui fait une fleur avec un scénario d'une histoire de 44 planches, qui met Jidéhem en position de montrer toute la gamme de son talent graphique. Delporte, d'habitude scénariste conventionnel sinon médiocre (Valhardi, Alan Cardan) s'est ici surpassé en livrant une histoire rocambolesque d'un bureau d'assurances qui, par le truchement de contrats mirobolants mais surtout astreignants, force les vendeurs d'essence à faire partie de leur racket. S'engage alors une gigantesque chasse à l'homme en voiture, opposant Starter, Pipette et l'inventeur Schlemazl aux nombreux sbires du Bureau d'Assurances. Le chef du gang suit cette poursuite de façon auditivce par téléphone et de façon visuelle sur un plan de la ville, permettant au lecteur de suivre de même de double façon le déroulement et l'itinéraire de cette histoire trépidante, un petit joyau, que Dupuis a eu le tort de ne pas éditer en album. Thierry Martens lui rendra hommage en reprenant cette BD, bien tardivement, dans la série Péché de Jeunesse en 1985/

Pour gouverne je cite également le petit album format oblong Mission BX 415, qui est une publication publicitaire sur scénario de Géo Salmon tout à la gloire des camions Berliet où Jo Ribelet enquête sur la disparition de plans d'un moteur révolutionnaire et utilise à cet effet voiture, camions, bus, etc.

Aussi sympathique qu'il fut, Starter demeura isolé dans sa rubrique et cèdera la place à la toute jeune Sophie (le prénom de la propre fille de Jidéhem) qui deviendra (sous l'influence de Charles Dupuis) la toute première héroïne de BD dans Spirou. Au départ la série est amusante, avec un père inventeur et les interventions de Starter et Pipette, mais au fil du temps Sophie devient d'une mièvrerie soporifique, due à des scénarii nuls (e.a. de Vicq qui ne fut jamais un foudre de guerre en la matière).

Classiques Dupuis Et pourtant, en 1976 c'est bien dans Spirou que renaît Ginger, grâce.aux “Classiques Dupuis”, petits fascicules blanc et noir, agrafés à l'intérieur d'un numéro de l'hebdomadaire Spirou. Grand nostalgique des Héroic-Albums, le rédacteur en chef de l'époque, Thierry Martens, a d'abord rendu hommage à Tillieux en reprenant une sélection des histoires de Félix - eh oui, terminée l'ère pudibonde de Charles Dupuis - qui fut suivie par d'autres résurgences dont celle de Ginger, une surprise pour pas mal de jeunes lecteurs de l'hebdomadaire, une aubaine pour les “anciens”, ravis de retrouver Ginger après avoir retrouvé Félix.

Le Ginger ancien est donc quand même arrivé chez Dupuis en 1976, vingt ans après, on croirait lire Alexandre Dumas !

Cette édition dans le genre “éditions populaires” fut-elle salubre au point d'inciter Jidéhem à reprendre la série de ses débuts ? Franquin se consacrant encore uniquemment à Gaston (et ses idées noires), Sophie devenant un fardeau plutôt qu'un plaisir, il faut croire que le hasard fait parfois de bonnes choses.

En 1979 le numéro spécial de Spirou, du 12 avril de cette année, demande aux dessinateurs de proposer un autre personage que celui de leur série courante. Jidéhem songe à Ginger et propose un court récit de six planches intitulé “Thriller” qui reprend une petite enquête où l'on retrouve Ginger, Véra et Alan et même le commissaire Bouleau.

Thriller

A ce banc d'essai il faut joindre la réédition, cette même année, des courts récits blanc et noir de Ginger regroupés en album par les Editions Bédéscope sous le titre Les Aventures de Ginger, évènement qui donna, bien entendu, encore plus de poids à la résurgence du personnage, si bien que tout cela contribua à un regain d'intérêt indubitable. Peu après la rédaction de Spirou, convaincue de l'intérêt croissant des lecteurs pour ce personnage énigmatique pour certains et mythique pour d'autres, demande à Jidéhem une histoire complète de Ginger. C'est reparti, mon Kiki !

Maintenant en possession de tous ses moyens graphiques et revenant à son premier amour, sa première BD, celle que Cheneval appréciait tant et que Dupuis abhorrait, Jidéhem réssuscite le Ginger Nouveau le 30 juillet 1981 dans le numéro 2259 de Sprou, sous le titre Les Yeux de Feu …

Et bien entendu le lecteur vieux ou jeune fut confronté avec quelques changements ; Le style ? N'en parlons pas ! Il est parfait. Dessin soigné (décors, personnages, scènes d'action…) mise en pages soignée, etc.

Le genre : enquêtes diverses, beaucoup d'action, scénarii un peu compliqués parfois mais d'une logique implacable pour qui sait LIRE une bande dessinée entre les lignes (et les cases) Un petit changement dans les personnages: le cher Alan a disparu. Ce boute-en-train maladroit mais indispensable a largué les amarres. On ne sait pourquoi mais avec la présence féminine de Véra, il faisait un peu personnage complémentaire encombrant. C'est que Ginger et Véra forment un couple déjà suffisament complémentaire. Véra est loin d'être la cinquième roue à la traine Elle est personnage agissant, ô combien, et sa présence permet de différencier la trame qui suivra par moments deux pistes différentes se rejoignant pour la séquence ultime et le dévoilement de l'intigue ou de l'énigme. On est loin de la si difficile relation entre Félix et Linda, souvenons-nous en !

Encore une fois Jidéhem donne dans la longueur, puisque Les Yeux de Feu en 1981 sera suivie par un second épisode L'Affaire Azinski (en 1982), le tout paraissant en album en 1983. Histoire compliquée au début qui se décompte lentement. Ginger enquêtant par hasard dans un domaine et un château mystérieux, se trouve mèlé à un conflit entre savants, opérant cachés dans ce domaine, contre une bande de malfrats désirant faire main basse sur les secrets des dits savants.

Cette trame à trois composants est digne des meilleurs Blake et Mortimer (je parle de ceux de Jacobs, pas des nuls qui démolirent cette série) de par sa construction, par ses péripéties et par sa conclusion. Du grand art, de la superbonne BD !

A noter que le commissaire Bouleau refait encore une fois surface, tel un deus ex machina, pour mener à bonne fin cette extraordinaire aventure. Il sera d'ailleurs plus activement présent dans les deux récits suivants, chacun d'une vingtaine de planches et qui paraîtront chaque fois en tant que récit complet dans Spirou ; en 1984 ce sera Les jeux sont faits et en 1985 Les mouches de Satan. Les deux récits seront groupés en un seul album Dupuis en 1985.

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Dans Les jeux sont faits on voit à la première case (en mi-page) Ginger et Veraline sortent d'un cinéma où l'on donne “Razzia sur la chnouf” ; clin d'oeil nostalgique de l'auteur puisqu'il il s'agit bien d'une scène reprise de “La mort et les 4 petits copains”, où Ginger raconte cette fois qu'ayant vu ce film dans des temps éloignés, il lui inspira sa vocation de “privé” La trame du récit n'est d'ailleurs pas sans rappeler celle du même récit paru dans les Héroîc-Albums, y compris l'apparition in extremis de Bouleau.

Dans Les mouches de Satan Jidéhem mèle encore une fois sa passion pour certains aspects scientifiques mais la seconde partie du récit est un démarquage des “Anges Bleus“ parus dans les Héroîc-Albums.

Après tout, Tillieux faisait de même, mèlant du Felix à Gil Jourdan….

A signaler d'ailleurs qu'entre-temps les Editions Bédéscope éditerent en beaux albums couleurs les deux premières histoires de Ginger parues dans les Héroîc-Albums, aussi bien Ginger et le collectionneur que Le Baron est fou, tous deux en 1984.

EXIT GINGER

Le prisonnier du Kibu Le renouveau de Ginger avait toutes chances de voir ce héros dessiné devenir incontournable. Hélas, non. Les ventes des albums Dupuis furent elles décevantes ? Le personnage n'accrochait il pas ? Manque de réponse du lectorat ? Le pauvre Ginger disparut des pages de Spirou et connaîtra son ultime apparition dans Moustique Junior, supplément de Télé Moustique où il vécut son ultime aventures en 1988 sous le titre “Le prisonnier du Kibu” (44 planches), cette fois en Afrique et selon une trame qui rappelle quelque peu “L'affaire Azinski” par ses complications. Le récit est toutefois bourré d'action et Ginger et Veraline y gagnent un petit chien qui aurait fait les délices de nouvelles aventures. Il n'y en aura plus, c'est fini. Un album de cet ultime avatar paraîtra pourtant aux Editions Joker en l'an….2000 !

Les fidèles lecteurs de Ginger notèrent dans cette histoire un graphisme influencé de façon de plus en plus notable d'Hergé, eh oui… Jidéhem perdait-il sa maestria ?

Même si l'on ne peut que regretter les vies brèves de Ginger aussi bien dans les Héroïc-Albums que dans Spirou (et Télé Moustique), il restera un héros de BD remarquable par le style et le sujet.

Loin d'être un innovateur, Jidéhem a mis les éléments positifs de son talent graphique au service d'un genre difficile, surpleuplé et parfois dilapidé mais qui lui a assuré, en dépit de sa carrière écourtée, par ses éditeurs une image durable et de qualité. Cette courte carrière ne doit pas faire l'objet d'un rejet ou d'une indifférence puisqu'elle recèle des qualités évidentes d'un point de vue graphique aussi bien que d'un point de vue humain. Les derniers récits de Ginger montrent non seulement le côté criminel de l'homme mais aussi son désir de ne pas truquer le concept de la vie humaine, comme en juge le savant Azinski dans l'Affaire Azinski ainsi que Kurt dans Le prisonnier du Kibu.

Voyez vous, il y a deux façons de concevoir une BD, soit c'est un amusement pour notre joie profonde, soit c'est un message tout comme chaque bon film, chaque bon roman, porte son message. Chez Jidéhem que l'on aurait tort de qualifier ici de simple auteur policier, c'est un message d'espoir en l'humanité c'est bien dommage que l'on ne s'en est pas suffisamment aperçu !

Ce message qu'il montre de façon quasi occulte pour le lecteur - tout particulièrement dans L'Affaire Azinski et dans Le prisonnier de Kibu - cette façon quasi masquée de sonder la conscience humaine, Jidéhem l'avait noté chez Jacobs et parfois chez Jacques Martin. Cette façon feutrée de dire aux hommes cela suffit, vous en faites trop, arrêtez avant que cela ne dégénère. Finalement le “noir” de Ginger ne rimait- il pas avec “espoir” ?

Ginger : Liens vers d'autres sites et bibliographie sur BDoubliees.com

De Mesmaeker Jean : Liens vers d'autres sites et bibliographie sur BDoubliees.com

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